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Guilty of romance de Sono Sion - Paris Cinéma 2012

lundi 9 juillet 2012, par Kwet

Le distributeur a présenté la séance en précisant que la version longue sera diffusée au festival mais la version qui sera présentée au ciné est coupée : à cause d’un problème de contrat avec l’une des actrices au Japon, la version qui sera diffusée en France tournera principalement autour de 2 femmes seulement et non 3 (dans la version longue). Ce film fait partie d’une trilogie, la trilogie de la haine.

C’est donc la version longue du film de Sono Sion que le festival Paris Cinéma nous a permis de voir ce soir, privilège appréciable tant il semble que le film ne soit complet qu’en retraçant l’histoire croisée de ces trois femmes.
La première, inspectrice de police, enquête sur un meurtre particulièrement dérangeant : les morceaux d’un buste découpé en deux sont retrouvés dans un taudis, mis en scène de façon macabre. Tandis qu’elle va devoir gérer de front l’enquête et les complications de sa vie privée, on suit en parallèle la femme d’un célèbre écrivain qui se perd entre sa recherche de perfection et ses besoins et envies refoulées. Dans sa dérive elle va rencontrer une autre femme, qui l’entrainera toujours plus profondément dans ses délires et la folie.
Du Japon, on ne voit dans ce film que les frustrations et les excès poussés à l’extrême. Chacune de ces trois femmes donne une image d’une perfection rigide au monde, mais se perd dans l’excès et la démence quand il s’agit de sexualité. Le film suit la descente aux enfers de l’une d’elle, les hésitations adultères d’une autre, et l’implosion violente et meurtrière de la dernière.

Si je considère que c’était une chance de pouvoir voir cette version longue, c’est bien parce que ces trois femmes et leurs histoires croisées me semblent indissociables les unes des autres, tant elles se complètent et s’éclairent entre elles. Cependant la violence des relations, de la sexualité et du regard porté sur l’humain est difficile à supporter sur toute la longueur du film. Cette même violence empêche pourtant de décrocher, et l’on subit parfois la dureté de l’image plus qu’on ne l’apprécie pour sa poésie. Car la poésie est omniprésente dans le film, tant par la relation qu’entretiennent les personnage avec le monde de la littérature que par la réalisation et les images que Sono Sion fait défiler devant nous.

C’est donc comme un long poème en prose, violent, percutant et dérangeant que l’on voit Guilty of Romance, le genre dont on ne peut détacher ses yeux et ses oreilles même lorsqu’il nous pousse vers des endroits que l’on ne voudrait pas aborder. Le genre qui résonne encore longtemps après devant nos yeux.

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