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Corona Cork Film Festival - 57th festival

mardi 6 décembre 2011, par Hélène Hoël

Après avoir passé le début de l’automne à Montréal et profité de la déferlante de festivals de cinéma qui s’y déroule chaque année (Fantasia, Festival des Films du Monde, un détour par le Festival de Toronto, et l’excellent Festival du Nouveau Cinéma), me voilà maintenant au Corona Cork Film Festival en Irlande !

On y trouve une programmation riche de productions irlandaises, mais aussi beaucoup de courts métrages, et une sélection de films expérimentaux assez unique. La première découverte pour moi fût la rétrospective consacrée aux frères Buharov (un pseudonyme, ils n’ont comme liens fraternels que leur collaboration et leur amitié). Leurs courts-métrages sont hypnotiques, avec des personnages aux allures étranges sortis de contes inconnus. Il y a de l’humour, du loufoque, mais ce qui s’en dégage peut aussi être angoissant. Les frères Buharov composent également la bande sonore de leurs films, et elle participe grandement à leur singularité.

Le deuxième temps fort du festival fut la projection du film muet Come on Over (1922), récemment acquis par The Irish Film Archive au Musée d’Art Moderne de New York. Cette comédie américaine sur l’immigration irlandaise offre une vision un peu idéalisée de ce qui continue d’être une réalité en Irlande, mais pointe toutefois les vrais problématiques liées à l’immigration. On trouve aussi des scènes en prises de vues réelles de l’Irlande et des rues de New York, ce qui est toujours captivant et étrange à la fois. Mais surtout la projection eut lieu à Triskel Church, une église aménagée en salle de cinéma, et accompagnée de joueurs de musique traditionnelle irlandaise. Il ne manquait alors plus que le bonimenteur et l’immersion dans un cinéma des années 20 aurait été totale.

Enfin, la perle du festival fût pour moi, The Baron d’Edgar Pêra. Un OFNI, une énième adaptation filmique du Dracula de Bram Stocker, mais tellement différente de ce qu’on a vu précédemment. Pour ceux qui aime l’univers déluré et foisonnant de Guy Maddin, Edgar Pêra est son cousin portuguais ! D’ailleurs, Guy Maddin s’était lui aussi prêté au jeu de l’adaptation du fameux roman avec Dracula, pages tirées du journal d’une vierge. Le réalisateur canadien avait alors proposé une version expressionniste, chorégraphiée et dansée par le Ballet de Winnipeg. On retrouve chez Edgar Pêra une utilisation subtile du noir et blanc, des surimpressions, et des prises de vues vertigineuses, mais surtout un humour décalé que l’on a rarement vu dans les adaptations du mythe. La scène des brigands chantant pourrait devenir culte. Pêra fit aussi un travail jusqu’alors jamais observé avec les sous-titres du film, qui deviennent partie intégrante de l’image. Un véritable travail pictural, difficilement descriptible et donc à voir !

Hélène Hoël, le 15 novembre 2011

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