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Gegege no Kitaro
jeudi 26 août 2010, par
Adaptation cinématographique du manga éponyme de 1965 par Mizuki Shigeru, le film Gegege no Kitaro raconte l’histoire d’un jeune mi-humain/mi-yokai (monstres issus de la culture traditionnelle japonaise) qui se bat pour que les deux peuples puissent vivre en harmonie l’un à côté de l’autre. Dans cette noble quête il est accompagné de son père, ressuscité sous la forme d’un œil sur pieds accro aux bains de saké chaud, Neko Musume la femme chat et Nezumi Otoko alias Ratman…
Le folklore japonais est plein de monstres tous plus étranges et totalement loufoques à nos yeux d’occidentaux… Une ombrelle cyclope, des hommes rats/tortues/chats/chiens, des ogres chevelus et des sorcières des sables, etc. Associez ça à un genre dont les Japonais raffolent, la reprise « live » de mangas, qui nous prouve bien souvent que les effets spéciaux pas chers ne sont pas forcément les plus convaincants (voir Sailormoon Live Action pour les plus courageux ou même juste si vous aimez les chats en peluche qui parlent), et vous obtenez un film (et sa suite) totalement délirant ! Le héros Kitaro a l’air d’un garçon presque normal, si ce n’est qu‘il lui manque un œil, caché sous une chevelure grise qui sert soit d’antenne, soit d’arme de jet et qu’il porte tout le temps une veste fabriquée avec les cheveux de ses ancêtres qui peut s’avérer assez agressive envers ses ennemis…
Vous l’aurez compris, le film ne brille pas par la qualité de ses décors ou de ses effets spéciaux, mais le mélange entre images de synthèse, marionnettes et acteurs réels est assez réussi, et l’histoire liant les problèmes du monde humain (dettes, suicide, injustice policière, etc) avec ceux du monde fantasmagorique (orbe mystérieuse, guerre entre les dieux renards, devoir se cacher aux yeux des humains, etc) est plus construite qu’il n’y paraît au premier abord, certainement car elle est soutenue par la mythologie créée par le manga depuis les années 60 d’une part, et par tous les scénarios différents qui ont pu être inventés sur cette base à travers les adaptations en dessins animés et séries live d’autre part. Je vous laisse le plaisir ou la surprise de juger du style de jeu des acteurs japonais… aux exigences légèrement différentes de celles des acteurs occidentaux…
Au final un film de monstres étranges, délirants et improbables, adaptés aux petits (tout finit bien, à part une légère peine de cœur) ainsi qu’aux grands, surtout ceux qui sont fans de japanimation et de culture japonaise.
Dir : Hiroshi Shidara, 1968