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Court de la semaine : Dernière porte au sud - Sacha Feiner & Chloé Morier

vendredi 11 mars 2016, par Elise Loiseau

Après le Festival Anima et le Festival international du film francophone de Namur, le Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand récompense à son tour le court d’animation Dernière porte au sud, en lui décernant le Prix de la meilleure animation en compétition internationale.

Dernière porte au sud est l’adaptation de la BD du même nom de Philippe Foerster, initialement parue dans Fluide Glacial puis dans le recueil Certains l’aiment noir. Le héros de ce conte glaçant et obscur est un petit garçon à la tête toute ronde et à la voix angélique, doté d’une seconde tête, plus petite, nommée Toto. Toto n’est pas doué de parole mais il émet un hurlement épouvantable lorsqu’il est contrarié…

Afin de dissimuler l’existence monstrueuse de cette hydre à deux têtes, la mère la garde emmurée dans l’immense demeure familiale, à l’abri des regards. Colossale bâtisse labyrinthique que le petit garçon confond avec le monde tout entier, le manoir familial est l’autre personnage principal du film. Ses longues façades décrépies et ses catacombes insondables forment un univers dédaléen dans lequel se perd l’enfant-monstre. Car si le petit garçon en arpente les couloirs interminables, c’est parce qu’il s’est juré de trouver le bout du monde.

En effet, les visites au mausolée du père et les cours particuliers dispensés par la mère ne suffisent plus à étancher sa soif de connaissance, et un jour le besoin de savoir si quelque chose existe bel et bien hors du monde devient impérieux.

Allégorie de la caverne de Platon à la sauce Frankenweenie de Tim Burton, Dernière porte au sud est une troublante alliance du monstrueux et de l’innocence. Ses réalisateurs Sacha Feiner et Chloé Morier ont fait honneur au conte de Philippe Foerster en rendant à l’écran la force et la complexité de son univers. Le résultat est glaçant et le but de Sacha Feiner* atteint, lui qui dit avoir voulu faire partager ‘son enthousiasme et son traumatisme’ ressentis à la lecture de la BD.

L’équipe s’est véritablement adonnée à un travail d’orfèvre pour recréer cette atmosphère angoissante et la précision du décor. Un making of de la réalisation du film existe, il donne tous les détails de la réalisation technique, et une idée de l’entreprise vertigineuse à laquelle s’est attelée l’équipe du film (ci-dessous).

(*également réalisateur d’un autre court primé, Un Monde meilleur)

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