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The Rocky Horror Picture Show (1975)
dimanche 23 janvier 2011, par
Il y a parfois des films qui vous semblent tellement géniaux et mythiques qu’on en oublierait presque qu’il est possible que certaines personnes sur Terre n’en aient jamais entendu parler. The Rocky Horror Picture Show (RHPS pour les intimes) est de ceux-là pour moi.
Issu du mouvement des Midnight Movies des années 70, (ces films créés pour les séances de minuit ou plus tard, car trop subversifs voire choquants pour les yeux de la classe américaine moyenne), ce film musical adapté de la comédie musicale du même nom créée à Londres en 1973 a été, à mon grand étonnement, un échec spectaculaire au moment de sa sortie. Jugé trop simple, avec trop de références sexuelles (ce qui de nos jours devrait garantir le succès de n’importe quel film), il fut tout de même le premier de ces midnight movies à être produit par une major, et bénéficie d’un très large réseau de fans à travers le monde qui l’ont élevé au rang de film culte, ce qui lui permet, plus de 35 ans après sa sortie, d’être toujours à l’affiche de nombreuses salles dans le monde entier. Ainsi en France, le studio Galande dans le 5e arrondissement de Paris (studiogalande.fr) le programme ainsi les vendredis et samedis soirs, accompagné de 2 troupes qui en présentent leur propre interprétation pendant la projection (à conseiller aux fans qui connaissent déjà bien le film pour en profiter).
L’histoire, parodie des films d’horreur et de science fiction, peut à peu près se résumer ainsi :
Janet et Brad, alors qu’ils vont rendre visite à leur ami le professeur Scott pour lui annoncer leurs fiançailles, sont pris dans un violent orage. Un pneu crevé les oblige à s’arrêter demander de l’aide dans un bien étrange manoir, où ils sont accueillis par les étranges domestiques Magenta et Riff Raff qui les entraînent dans les festivités décadentes et délirantes qui s’y déroulent. Là ils font la connaissance du Dr Frank-N-Furter, travesti qui dit être « from transexual Transylvania », véritable maître de cérémonie du manoir, et qui va les pousser à rester pour la nuit. Durant cette nuit ils vont créer un apollon blond et naïf du nom de Rocky, manger du motard, se révéler d’une sexualité décomplexée, tout ça pour découvrir que Frank est en réalité un extraterrestre de la planète Transylvania, que ses domestiques vont finir par punir pour n’avoir pas su conquérir ce monde.
Tout se déroule dans une ambiance musicale Rock n’roll, le film pourrait même s’avérer le premier du genre Glam-Rock dans son exubérance et ses ambiguïtés.
Une intrigue aussi délurée que ses personnages, qui va chercher ses références dans les auteurs littéraires et cinématographiques d’horreur, de fantastique et de science-fiction, qui ne se lasse pas de surprendre et de faire rire, des chansons dont on se souvient et qui sont de véritables odes au délire, au sexe, à la drogue, au rock n’roll, des personnages ambigus et délurés, d’autant plus étranges qu’ils en deviennent attachants (pour des raisons totalement inexplicables par l’auteur de cet article tant la phrase « ce scientifique travesti obsédé est vraiment trop chou en fin de compte » perd de sa logique à l’écrit), en bref ce film est un condensé d’envie de s’amuser hors des limites habituellement connues, une ambiance de paillettes et de couteaux ensanglantés et une comédie fantastiquement morbide.
Les acteurs y livrent une véritable performance de jeu, de chant, de danse, de drôlerie, et on y découvre une toute jeune Susan Sarandon excellente, qui n’a pas peur de rire d’elle même et de risquer une image de jeune actrice pourtant peu connue alors.
En résumé, un film cultissime, impossible à rater (enfin sauf si Titanic et Autant en emporte le vent sont vos films préférés, dans ce cas il y a des chances pour que vous n’arriviez pas à apprécier ce film à sa juste valeur...) qui redonne goût aux porte jarretelles et aux orgies rock.
Dir : Jim Sharman, 1975