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Court de la semaine : At the Suicide of the Last Jew in the World in the Last Cinema in the World
Court de la semaine : At the Suicide of the Last Jew in the World in the Last Cinema in the World
Saturday 30 August 2014, by
At the Suicide of the Last Jew in the World in the Last Cinema in the World est la réponse de David Cronenberg à un appel à films courts lancé aux réalisateurs à l’occasion des soixante ans du Festival de Cannes en 2007 (projet intitulé A Chacun son cinéma ou Ce petit coup au cœur quand la lumière s’éteint et que le film commence).
Là ou Abbias Kiarostami, fidèle à lui-même, livre un émouvant hommage au septième art, en filmant les larmes de deux spectatrices bouleversées par la mort de Juliette Capulet, (dans Where is my Romeo?) David Cronenberg, fidèle à lui-même également, se filme en train de se tirer une balle dans les toilettes du dernier cinéma au monde.
Le temps d’un plan séquence de trois minutes, la caméra filme en gros plan un homme grisonnant en train de charger son revolver, puis d’hésiter très longuement entre qui de sa tempe, sa bouche ou son œil recevra la balle fatale. En voix off, deux présentateurs couvrent l’évènement.
“Sheryl, it’s the last of it’s kind, you’re looking at the last cinema in the world. Everybody worldwilde, everybody will be relieved that this thing is blown in bits. We’ll have that for you little bit later on tonight! “
Dans ce flot continu de commentaires idiots tout y est : réalisation foireuse, remarques stupides, inculture et insensibilité revendiquées. Cronenberg n’a pas besoin de forcer le trait pour caricaturer le voyeurisme des medias et son sensationnalisme du plus mauvais gout.
En trois minutes, le réalisateur de A History of Violence remplit le cahier des charges ( l’appel à films précisait aux réalisateurs qu’il leur fallait exprimer ce que leur inspirait « l’état actuel du cinéma. »), tout en réalisant une pièce unique, dérangeante et hilarante.